Johnny
à la Tour Eiffel le 14 juillet 2009.
- La folle équipée de Marion -
Deux semaines que cette histoire de Tour Eiffel me travaillait, deux semaines que je retournais le problème dans tous les sens sans trouver de solution
raisonnable mais sans parvenir pour autant à me résoudre à l’idée de ne pas y aller, de ne pas y être.
Comment être à Paris le 14 et au boulot en Moselle le 15 à 9h, sans prendre de risques insensés et sans altérer le bon déroulement de mon stage…
Jeudi soir 23h, je réserve finalement mes billets de train pour rejoindre mes parents qui sont à Paris pour le week-end. Départ Vendredi 17h, retour
Dimanche…. Les dés son jetés…
Vendredi 12h30, je file à la gare retirer les billets. Pas une seule borne de retrait automatique… Il m’en faut moins comme signe du destin pour que le dernier
filament de raison ne cède. Je retourne au bureau, pas le temps de manger, en deux clics j’annule les billets.
C’est décidé… j’y vais ! Mes parents restent jusqu’au lundi midi, le soir je trouverai bien une tente en solde pour aller dormir sur le champ de mars… Je sais
comment j’y vais, je ne sais pas comment j’y reste ni comment je vais repartir mais l’important c’est d’y être et de le faire. On avisera sur le moment… Rock’n’roll quoi. C’est Johnny ou pas ?
Le week-end se passe tranquillement en famille.
Lundi 14h, ça y est… je suis à la rue… Petit souci, ma mère m’avait porté une glacière pleine de bonnes choses. Impossible donc de dormir dehors et jeter le
contenu entier de la glacière.
La seule (et la meilleure !) solution qui s’offre à moi : filer chez Alice à Rouen ! Bon… Paris-Rouen, Rouen-Paris on a vu plus simple… mais je ne suis plus à ça
près dans ce week-end un peu fou… J’avoue que sur le moment, je me suis dit que c’était quand même du grand, du très grand n’importe quoi ce que j’étais
en train de faire… Qu’importe, le plus important c’est de ne rien regretter. Ne pas réfléchir, ne rien calculer et foncer.
Une soirée entre sœurs ça se finit à contre cœur à 1h du matin, forcées par le réveil programmé sur 4h30… L’objectif était de partir à 5h30 pour récupérer
Hallyday Tour Fan et son papa au Zénith de Rouen et arriver à Paris pour 8h.
Premier objectif légèrement raté ! Un Paris complètement désert
nous a aidées à réaliser le deuxième.
Vers 9h, on retrouve H2oet51, fidèle aux barrières et puis les autres compagnons de tournée. Il y a déjà une centaine de personnes bloquées à plus de
200m de la scène, la première partie étant annoncée comme réservée aux VIP…
Avec Alice on décide de s’installer au tout début de la pelouse soit une vingtaine de mètre plus loin. Là où 100 mètres devant, c’est toujours loin alors autant
passer la journée de manière confortable, assises dans l’herbe. Le soleil a commencé à cogner dès 9h… Le petit mètre d’ombre offert par le bac de protection
des arbustes n’a pas résisté bien longtemps. Autant vous dire que l’on a cramé toute la journée. Sans parapluie en guise de parasol c’était intenable. A
aucun moment je n’ai envié les courageux des barrières que l’on avait finalement fait avancer de quelques mètres et parqués, debout toute la journée…
Guy et Phil nous ont enfin rejointes vers 15h. Entre temps, la sécurité avait ouvert entièrement les barrières jusqu’à la scène, la moindre des récompenses
pour tous ceux qui ont réussi à tenir la nuit et la journée dans ces conditions. Le Champs de Mars quand à lui s’était rempli tout doucement, pas encore la
foule du grand soir mais assez pour que l’on sente l’ampleur de l’évènement se profiler.
Finalement, on s’est approchées de la scène, étonnées d’être aussi près à cette heure-ci. Bon, « près », tout est relatif, c’est sûr, mais avec les écrans de la
scène ça passe largement. Tous ces touristes assis dans l’herbe, ça nous a fait un peu peur pour l’ambiance à venir…
Au fil des minutes le moindre espace libre est avalé par la foule qui grossit. Pas question de se lever ou replier sa jambe, sous peine de ne plus retrouver 1
cm de libre et de jouer les flamants roses… L’ambiance est celle d’un festival, j’imagine
Woodstock… en beaucoup plus calme !
Côté météo, la chaleur écrasante a laissé place à la montée de quelques nuages un peu trop noirs à mon goût. 18 h 40 tout le monde est déjà debout, on
sent désormais la pression de cette marrée humaine.
Maé entame son tour de chant. Entourée de fans du chanteur, je peine à ne pas m’endormir tout en
m’inquiétant un peu de ce que va être l’ambiance
autour de nous.
Les interviews d’RTL nous permettent de ne pas voir le temps passer entre les deux concerts.
20 h 25, la fumée commence à monter de la scène…
20 h 30 les yeux du phénix s’allument, les premiers coups de batterie résonnent et réveillent la foule. C’est la libération.
La fumée des feux s’estompe doucement, il est là, le regard perdu dans la foule. Il fait durer le silence beaucoup plus longtemps qu’à l’accoutumée. Au moment où l’on s’attend à ce qu’il mette 800 000 personnes K.O direct, au seul son de sa voix, il nous sort un « quoi ma gueule »
en demi teinte, sans énergie, sans conviction et sans voix. Et comme à chaque fois, à chaque fois qu’on le croit usé, moins bon, il revient sur la chanson suivante encore plus fort qu’avant.
Comme souvent, il se lâche et démarre vraiment son concert sur Dégage, avec le punch qu’on lui connaît. De mon côté, je suis déjà bien dedans, je savoure le plaisir d’être là et je compte bien ne pas perdre une miette de ce concert unique.
Je ne vais pas vous refaire tout le concert, comme pour Bordeaux. Juste vous dire que nous avons assisté à un très, très grand concert de Johnny. Tout était réuni pour que ça soit magnifique. Un Johnny en forme, une voix au top, des musiciens libérés qui s’en sont donnés à cœur joie donnant tous plus que d’habitude. Robin avec… je vous passe les détails.
Et puis cette scène au pied de la tour Eiffel, c’était superbe. Les effets de lumières, les feux d’artifices décuplés fusant vers un ciel rouge du soleil couchant… Etre loin de la scène offre un autre spectacle tout aussi beau. Il y avait tellement à voir, à prendre, à ressentir dans ce concert.
Quel plaisir aussi de voir peu à peu les gens autour changer de comportement, ouvrir grand les yeux, s’émerveiller puis crier.
Sur la 3 ou 4ème chanson, trois petits jeunes se sont frayés un chemin jusqu’à nous. Ils avaient quoi, 17ans peut-être. Sac à dos rempli d’un jus d’orange aux arômes assez corsés et tout l’attirail des gamins venus là pour déconner… et ben, ils ont été un deuxième spectacle dans le spectacle. S’ils se marraient au début, peu à peu ils se sont mis à danser, à frapper des mains quand même certains fans ne le font pas, à allumer un pauvre mais touchant petit briquet sur les chansons tendres, à siffler, applaudir et scander le nom de Johnny. Ils s’en sont donné à cœur joie pour notre plus grand plaisir. Ils ont fini le concert en se tenant par le
cou, bras levé. Lorsque le concert s’est terminé, ils nous on serré la main en nous remerciant. Il y a encore de chouettes gamins…
Les commentaires autour de nous c’étaient : « là, regarde il est là, on le voit. Ah
ouiiiiiiiiiiiiii je le vois ! (« tout ça au format « minipouce »), « oh putain, ca déménage bien, c’est bon », « ah ouais, ya de la bonne guitare là ! (normal, c’est Robin avais-je envie de leur dire)... bref, que du positif, de l’émerveillement et du respect.
Ah oui, outre les feux d’artifices d’une autre envergure il y a eu une autre petite variation sur le passage où Johnny fait crier les garçons et les filles. Une fois de plus les filles ont à nouveau écrasé les mecs si bien que Johnny l’a ENFIN reconnu et chanté la chanson uniquement pour les filles !
Enfin voila, comment vous expliquer ce que j’ai ressenti. C’était grand, c’était fort, impressionnant. Un spectacle parfait, encore plus grandiose que d’habitude. Il y avait tout. C’était beau, c’était bon, c’était un pur moment de plaisir. J’étais heureuse d’être là, je crois que plus heureuse que moi ce soir là c’était dur… J’ai savouré doublement chaque seconde, jusqu’à la dernière. Moi qui pensais que Bordeaux était ma dernière date avant octobre, ce soir c’était un sacré putain de bon bonus ! Tout était beau, fort. Cette tournée, ce n’est que du bonheur, le contenu du concert comme tout ce qu’il y a autour.
Quand les lumières de fin se sont allumées, j’ai presque eu envie de pleurer. Mais pas de tristesse, juste de bonheur. J’avais envie de rire tellement j’étais bien, tellement ça avait été bon et en même temps j’avais des larmes qui montaient. Peut-être une manière d’évacuer le trop plein de tout ce que j’ai emmagasiné durant le concert.
Nous avons eu droit à un deuxième superbe
spectacle, le feu d’artifice de la Tour Eiffel. Des effets pyrotechniques et visuels époustouflants, mais ça c’est une autre histoire. C’est venu rajouter une pierre à l’édifice de cette sublime soirée en compagnie de mes deux acolytes. Si vous voulez, un autre jour je vous raconterai comment les techniciens ont réussi à faire tourner la tour Eiffel sur son socle, comment ils l’ont faite danser avant de l’embraser. Un autre jour…
Evidemment, sortir de cette gigantesque foule n’a pas été chose facile, au contraire… c’était assez usant et stressant d’autant plus que les CRS avaient bloqué pas mal d’accès, compactant la foule dans un même couloir.
Juste le temps de boire une bière qu’il nous a fallu nous quitter, difficilement.
Guy et Phil sont repartis vers la Belgique, Alice vers Rouen moi vers le parking où j’ai somnolé une petite heure.
A 2h j’ai repris la route pour un périple de 5h. J’ai dû m’arrêter plusieurs fois pour boire 2 cafés à la fois afin de ne pas m’endormir et ça n’a pas été facile. Usante et interminable, voilà comment qualifier la route du retour.
Je suis arrivée à bon port sur les coups de 7h, flottant dans une deuxième dimension. Je me suis jetée sur le lit, sans avoir la force de faire autre chose que brancher mon réveil. 1 h 30 plus tard il
était déjà l’heure de me lever. 9h j’étais au boulot, pour une journée des plus éprouvantes… je crois que jamais encore je n’avais été aussi mal… mais…. Ohhhh oui que ça valait le coup !! C’est ce qu’on s’est dit sans hésiter avec Guy et Alice, on est complètement cuits mais on s’en fout, on l’a fait et c’était trop bon !
Ce genre de plan complètement irresponsable, il faut bien l’avouer, et un concert comme ça c’est une fois dans sa vie…et c’est fait ! C’est un souvenir que je vais garder toute ma vie… un de plus avec Johnny…