Johnny n'était pas venu au Zénith, hier soir, pour
faire de la figuration. Rassurés !
Ceux venus lui prendre le pouls après « l’affaire »
qui défraie la chronique sont repartis satisfaits. La démarche
chaloupe peut-être un peu plus quand il arpente la scène. On
lui connaît cette façon de « bouger » depuis
longtemps. Pour le reste, il a toujours bien la « rock'n’roll
attitude », léger déhanchement sur un riff de cordes,
jambe écartée quand il se positionne derrière le micro. Et
puis, il y a cette voix, sur un mode crooner bien à lui.
Tout a commence par une longue introduction déjà bien emballée.
Quand s'éteignent les gerbes de feu garnissant les avants de
scène, il apparaît, tout vêtu de noir, paillettes sur la
veste qui ne cesseront d'accrocher les faisceaux de son
impressionnant jeu de lumière. Pour hors-d'oeuvre, comme sur
les stades, l’orchestre attaque « Ma gueule ».
Le sourire de Johnny Hallyday est tout à la fois complice et
carnassier avec ce démarrage à grande vitesse.
Johnny Hallyday n'a pas déçu ses fans, rassurés de lui voir garder la forme.
Les
accords claquent. D'un morceau à l’autre, la
« dernière idole » doit pourtant s'arrêter
quand le public scande longuement son nom. Alors, main sur
le coeur, il se plie en deux pour remercier.
La complicité demeure parfaite même lorsque le tempo
redescend de plusieurs octaves pour « Ca change le
monde ».
Le rock, ça conserve
Avant
d'attaquer ce titre devenu visiblement fétiche, Johnny
évoque ces petites choses qui pourraient rendre le
quotidien autrement humain. Derrière, sur un écran géant,
apparaît Laeticia lors d'une de ses missions sur le
continent africain pour le compte de I'UNICEF, un combat
qu'il partage et accompagne de sa notoriété. Pour sa tournée des salles, Hallyday ne s'est pas
embarqué seul, accompagné d’une solide rythmique, de
trois guitares, deux claviers, un clan de choristes black et
d'une section de cuivres. A l'instant de présenter le
sax Hernie
Fields,
à l’âge canonique, il s'amuse :« Le
rock, ça conserve ! » Percutant le medley, ou il se promène de
« Noir c'est Noir » à « Jusqu'à minuit »,
rebondit sur « Les coups » pour mieux cracher
« Aussi dur que du bois ».
« Que je t'aime », « Le Feu »,
« Gabrielle » ont plus que jamais les faveurs
d'un public qui chante avec lui. Toujours irrésistible,
l’interprétation live du « Requiem pour un fou »
le dispute en intensité au « Pénitencier »
relevé d'un superbe son d'harmonica. Apres
Manu Chao, dans un autre registre, qui avait fait le plein,
le Zénith ne pouvait espérer plus beau « retour
aux affaires ». Ils
étaient de nouveau 5 800 ce dimanche soir à garnir
« religieusement » les gradins avec en prime un
décoiffant « Blue Suede Shoes » et une version
sans faiblesse de « That's All right Mama. »
Ils étaient 5 800 hier soir à garnir
« religieusement » les gradins du Zénith nancéien.