On est à Marseille, vers 1958-1960. Un quartier populaire, au-dessus de la mer, quand "les quartiers nord" n'existaient pas encore. Nous vivions en clan familial, à cinq, dans moins de 40 m2.
Ah ! Le conformisme étouffant du monde de nos parents ! Mais comment en vouloir à des gens qui ont eu vingt ans pendant cinq ans de guerre ?
La radio était la seule ouverture sur le monde. D'ailleurs, les postes de T.S.F. étaient partout de beaux objets qui trônaient au milieu de la pièce principale. Le mardi soir, silence autour du poste : c'était
" Les Maîtres du mystère", avec une musique d'intro qui faisait peur. J'adorais !
Des chanteurs, aussi, Trenet, Brassens, Piaf, Gloria Lasso et plein d'autres que je n'écoutais guère... Mon père adorait l'Opéra italien et ça, j'aimais bien parce qu'il y avait une telle force d'âme
dans cette musique !
Dans tout ça, la seule chanson dont je me souvienne
vraiment, c'est "L'homme à la moto" de Piaf. Voilà
enfin quelque chose qui "déménageait" ! J'avais
demandé à ma mère de me saisir en sténo les paroles pour
l'apprendre par coeur. Je devais avoir dix ans et je la
connais encore !!
Episode II : DIABOLO MENTHE...
Et puis, c'est le temps du lycée... encore non-mixte... On restait dans un même établissement de la 6ème à la Terminale.
Là, en 6ème ou en 5ème, par l'intermédiaire d'une copine, et grâce à son grand frère, je découvre le rock'n'roll U.S., Elvis, qui devient son idole, Eddie Cochran, Gene Vincent, Bill Haley, J. Lee Lewis, Chuck Berry, Little Richard, Wanda Jackson.
C'est la révélation, le choc ! On s'est mis à collectionner les photos des magazines.
J'écoutais tout ça chez elle avec ravissement.
Et, un jour, j'entends la même musique, mais en français, chantée par un garçon qui avait juste quelques années de plus que nous.
C'était Johnny !!
Sur les photos, il était magnifique, et ses chansons nous parlaient.
Sans le savoir, je venais de me trouver un grand frère pour la vie !
Episode III : Pour moi, la vie va commencer...
C'est l'époque où tout s'emballe ! Sans en avoir conscience, on vit "les 30 glorieuses" et on fait partie d'une nouvelle génération baptisée plus tard "Le Baby-boom". On peut se payer le luxe de l'insouciance parce que nous, nous ne traînons pas les séquelles d'une guerre.
Les fondements de la société de consommation sont posés avec l'acquisition par tous des biens qui semblent aujourd'hui si basiques. On acquiert un frigo, puis une salle de bain (aux oubliettes la glacière et le tub !), une voiture à crédit, mais toujours pas la machine à laver, le téléphone ou la télé. Pas grave ! Ça viendra plus tard ! Et on est heureux comme ça !
On va s'inventer un langage, une mode, une contre-culture, celle des "copains".
On m'offre mon premier tourne-disque Teppaz, pour Noël 1960, et je cours m'acheter, avec mon argent de poche, mon premier 45 tours. Je cherche un disque de Johnny. Je veux celui qui vient de sortir. C'est "Kili Watch" (avec "Ce s'rait bien", "Oui, j'ai" , "Le p'tit clown de ton coeur"). J'achète !
Tête de mes parents quand j'écoute en boucle, pendant des jours, mon unique disque... Ils n'aiment pas du tout, du tout !!
Episode IV : Kili, kili, kili watch...
Mois après mois, j'achète tous les 45 tours de mon idole, "Souvenirs, souvenirs", "Viens danser le twist", "I got a woman", (tout en anglais, super!) "L'idole des jeunes", "Les bras en croix", "Elle est terrible"... et mon premier 33 tours, sublime, avec "Retiens la nuit", mais surtout avec une chanson fétiche, un rock bien lourd comme je les aime, "Il faut saisir sa chance". Johnny chante pour nous, il nous ressemble !
Des copines préfèrent Richard Anthony, Françoise Hardy, Adamo. Moi, c'est Johnny, puis Sylvie (Ah ! "La plus belle pour aller danser"... dont j'ai conservé le 45 tours).
Mais j'achète aussi d'autres chanteurs "yé-yé", comme on disait : Les Chaussettes Noires, Pétula Clark, Françoise Hardy, Billy Bridge et son madison, et des nouveaux, qui ont juste notre âge, comme France Gall.
Malgré mes déménagements, il me reste plusieurs de ces 45 tours... sauf "Kili Watch" auquel je tiens peut-être le plus pour ce qu'il a représenté comme point de départ, même si, soyons francs, on ne peut parler de sa qualité artistique intrinsèque... Tiens ! Il faudra que je lance un avis de recherche sur le forum, un de ces jours !
On adopte le look de nos idoles. Chez nous, les filles, on se coiffe comme Françoise, Sheila ou Sylvie. Moi, j'ai la coupe de Sylvie...
Episode V : S.L.C. Salut les copains…
Et puis, tous les étés, on m'envoie, pour les trois mois que durent les grandes vacances
d'alors (!!) dans notre village d'origine, à la montagne.
Là, une autre vie avec les grands-parents, une totale liberté, les copines, les copains, mais surtout, nous avons nos transistors flambant neufs qu'on emporte partout pour le rendez-vous de dix-sept heures avec nos idoles, loin des adultes, l'émission S.L.C., sur Europe 1. On n'aurait raté ça pour rien au monde !
L'hiver, heureusement, le magazine S.L.C. prend le relais car... les ondes d'Europe 1 n'arrivent pas jusqu'à Marseille !!!!!...
Episode VI : That's all right, mama!!!...
Et les concerts dans tout ça, me direz-vous ? Pas facile ! Interdiction parentale !! Alors, deux solutions :
Façon Professeur Tournesol, d'abord : Johnny venait, l'été, à Marseille, au théâtre aux Etoiles, en plein air (Tiens, ça aurait fait une belle question pour le quizz de JHJPS !!). J'habitais à 800 m de là à vol d'oiseau. Alors, pour entendre notre idole, ma voisine et moi, sur le balcon, on enlevait la base d'un pot de yaourt en carton paraffiné et on se le plaquait sur une oreille... Je vous assure, ça marche !!! Le ridicule et les sarcasmes paternels ne nous ont pas tuées ! De toute façon, on s'en fichait bien !!
L'autre solution, c'était de mentir. Avec mes copines, j'avais le droit d'aller au cinéma tous les samedis après-midi et c'était le moment des spectacles "en matinée" dans une salle, près de la Canebière. Là, passaient tous les artistes, et le prix des places au "poulailler" n'était pas plus élevé qu'au ciné". Alors, on en a bien profité ! J'y ai vu Johnny, Sylvie, Adamo etc... et même Brel, un jour où aucun film ne nous plaisait, et je ne l'ai pas regretté...
Episode VII : Johnny Guitar...
Au ciné, j'ai vu "Pour moi, la vie va commencer" quand c'est sorti. C'était génial, il y avait Johnny, Sylvie, et ça se passait près de chez nous ! Johnny, filmé en contre-plongée, sur son cheval, à travers la Camargue, beau comme un dieu, c'était quelque chose !! J'en aurais presque oublié tous les westerns U.S. que je ne manquais jamais.
Mais dans ces années-là, mon film-culte, c'était "West Side Story", autre étendard de la jeunesse, qui est resté... cinq ans à l'affiche, à Marseille comme à Paris, et que je suis allée voir... huit fois. Dans la rue, tous les jeunes claquaient des doigts comme les Sharks et les Jets...
Episode VIII : Il était une fois la Révolution...
En peu d'années, les chansons de Johnny ont rythmé les étapes de ma vie. De l'enfance avec "Kili Watch", à l'adolescence avec "Il faut saisir sa chance", puis, à l'âge adulte avec "Génération perdue", chanson de... 1966, prémonitoire de la révolte de mai 68. Eh oui ! Johnny ne court jamais après les trains qui passent, il trace sa route souvent en tête des changements de son temps.
1966, encore : Parution des traductions des chansons de Bob Dylan par Hugues Aufray. Merci Hugues !! On achète. On écoute en boucle. Ces textes parlent à notre place, nous qui ne serons majeurs qu'à 21 ans et qui n'avons aucun droit et surtout pas celui de la parole !
Je ne résiste pas à vous remettre en mémoire deux ou trois couplets de "Les temps changent" :
"Messiers les députés, écoutez maintenant, n'encombrez plus le hall de propos dissonants,
Si vous n'avancez pas, vous serez dépassés, car les fenêtres craquent et les murs vont tomber.
C'est la grande bataille qui va se livrer, car le monde et les temps changent ...
Vous, les pères et les mères de tous les pays, ne critiquez plus car vous n'avez pas compris,
Vos enfants ne sont plus sous votre autorité, sur vos routes anciennes les pavés sont usés.
Marchez sur les nouvelles ou bien restez cachés, car le monde et les temps changent ...
Et le sort et les dés maintenant sont jetés, car le présent, bientôt, sera déjà passé,
Un peu plus chaque jour, l'ordre est bouleversé, ceux qui attendent encore vont bientôt arriver.
Le premier d'aujourd'hui demain sera dernier, car le monde et les temps changent ..."
Voilà ! Tout est dit par nos idoles, deux ans avant 68 !!!!!!...
On sait maintenant que mai 68 va rater sa révolution politique mais va réussir sa révolution culturelle.
On ne vivra plus jamais après comme avant, surtout les femmes et les jeunes. Pour moi, le plus beau slogan de mai 68, c'est
: " Cours plus vite, camarade, le vieux monde est derrière toi ". Rock'n'roll, non ??
On n'a pas assez dit que 68 était la suite logique de cet esprit de rébellion préparé par les artistes rocks des années soixante...
Episode IX : NI DIEU, NI MAITRE (version Léo Ferré plutôt que Proudhon !)...
Les années suivantes sont celles de toutes les expériences, de toutes les utopies, de la parole et du corps libérés, des manifs contre la guerre au Vietnam, pour les droits des femmes, des homosexuels, etc... EXISTER, C'EST RESISTER !
Johnny, en parallèle, tente le Johnny Circus, on the road again ! Il continue à ponctuer ma vie. Certaines de ses chansons s'impriment aussitôt en moi : "Je suis né dans la rue", "Fils de personne", "Que je t'aime" (trop bon !!).
Cependant, à la Fac de Lettres où je me retrouve comme la plupart des enfants de milieux modestes qui ont décroché le Bac, peu de fans de Johnny.
J'enrichis mon univers contestataire en découvrant d'autres rebelles magnifiques, Léo Ferré, merveilleux poète anar, Jacques Higelin, si déjanté, si attachant, si "rock'n'roll", les Pink Floyd (le disque blanc, "Wish you were here" est pour moi une oeuvre d'art), les Stones, les Deep Purple, Patti Smith, sublime ovni du rock féminin, qui n'a pas besoin de montrer ses fesses pour faire monter le public dans les étoiles... Je les vois tous en concert.
Mais Johnny va continuer d'accompagner ma vie, année après année. Dès sa parution, "La musique que j'aime" prend sa place dans mon panthéon personnel parce que je viens de découvrir ce blues des Noirs américains dont l'écoute me deviendra à jamais indispensable, John Lee Hooker, Muddy Waters, Sonny Terry, Brownie Mac Ghee...
Je retiens dans mon hit-parade de cette époque le
"Requiem pour un fou", "Le
ghetto"
(très actuel
!), "C'est la vie". Sa voix est sublime comme
jamais auparavant. Il met son coeur à nu dans ses chansons pour être plus près de nous : "J'ai oublié de vivre", "Ma gueule" (j'adore !!!!!). Mais celle que je reçois comme un coup de poignard en plein coeur, c'est... justement, "Le coeur en deux", grandiose, magnifique, trop rare, beaucoup trop rare !!!...
Episode X : J'la croise tous les matins...
A part ça, pendant plusieurs années... principe de réalité, passer par les cases métier, famille, enfant, responsabilités. La "rock'n'roll attitude", on y repensera plus tard. Heureusement, les disques et la télé sont là ! Johnny continue à soigner mes coups de blues par sa voix, de plus en plus puissante et belle, et toujours ce sourire à la fois tendre et ravageur qui semble dire : "Pas grave ! Continue!..."
Episode XI : Il était une fois en Amérique...
J'ai toujours lorgné du côté de l'Amérique, pas celle de l'est et des W.A.S.P. (White Anglo-Saxon Protestants), mais celle de l'ouest, des latinos et des native americans, des westerns et des déserts, de la route 66 et des Réserves. Je partage ce rêve avec Johnny. J'ai beaucoup écouté "Mon Amérique à moi"... ... Cet été, enfin, j'y serai et je vous enverrai des cartes postales, non pas d'Alabama mais d'Arizona ! Promis !...
Aujourd'hui, c'est "Monument Valley" que j'écoute en boucle... Magnifique ! J'aurais bien aimé qu'il la chante au Stade de France.
Je ne comprends pas pourquoi il a annoncé que son album "Le coeur d'un homme" présentait les premiers blues de son répertoire. Il suffit d'écouter dans le D.V.D. du sublissime Zénith 1984 "Quand un homme devient fou", ou tout l' album "Rough town", de 1994 !
Et s'il fallait n'emporter que trois albums de Johnny (quelle horreur !), je prendrais, bien sûr, "A la
vie, à la mort ", impérial, culte, "Gang", parce que quand un petit génie comme Goldman se
met au service de Johnny, ça donne une pépite, rien à jeter... mais aussi "Rough town" et ses douze blues rauques, en anglais. Pour moi, tout ça, c'est la recette du bonheur, de l'antidépresseur garanti, sans ordonnance...
P.S. : Ceci dit, comme je n'ai jamais été très raisonnable, je ne crois pas que je laisserais derrière moi mes huit coffrets "Collection 1961-1991", laborieusement achetés, sans l'étui-guitare, en 1993, à raison de un par mois... Je suis sûre que Johnny77 me comprend !!
Episode XII : Ma religion dans son regard…
Années 90, fin du trop "politiquement correct", retour de la rock'n'roll attitude, des chemins de traverse, et... reprise des concerts !!!
Rien n'est plus fort qu'un concert de Johnny. On y pense plus d'un an avant, dès que la location des places commence, et longtemps après... mais, PENDANT, on vit quelque chose d'unique que je n'ai jamais connu avec aucun autre artiste. On voudrait que ça ne s'arrête pas, on a le coeur qui bat à cent à l'heure quand il apparaît. On se sent proche de tous les gens qui sont là, si différents pourtant, on se sourit, on se parle, on est une même famille, submergés par cette passion commune et par cet amour qu'il nous renvoie. Bref... on est heureux !
Avez-vous remarqué la grande différence qui existe entre Johnny et les autres rockeurs, sur scène ???? ...IL NOUS SOURIT !! Il est un complice bienveillant, amusé, là où les autres donnent à voir d'eux un visage fermé, comme si pour mériter le viril label "rock'n'roll" il fallait faire la
gueule et n'exprimer que haine, colère ou froideur.
Dans le regard bleu de Johnny qui nous sourit, on peut y lire toute l'humanité du monde . Chez
lui, pas une once de méchanceté ou de suffisance. Malgré sa stature de monument national, il ne nous écrase pas. On parle toujours de son charisme, de sa présence scénique extraordinaire, de sa sincérité mais, moi, c'est pour ces moments fusionnels où il nous sourit, en tendant vers nous sa main ouverte, que j'aime le voir en concert.
O.K. ! O.K. ! Au bout de tant d'années de "fréquentation", on connaît aussi ses défauts ! OUF !!...
Il en a, il est humain et faillible !!! Et c'est tant mieux ! En fin de compte, comme depuis le début, il nous ressemble, nous le chante et nous le prouve...
Moi, j'aime bien voir les concerts dans des stades (ah ! Les "ola" du stade Vélodrome à Marseille !), là où les seules limites de la musique sont les étoiles du ciel. C'est sûrement moins intime qu'une salle, moins bon pour l'acoustique, mais la communion y est aussi forte et tout est à la démesure du rock et de Johnny, au sommet de son Olympe... Enfin ! Ca, c'est très subjectif ! J'aimerais bien, un jour, retourner dans des petites salles, pour voir. Même s'il ne fait plus de tournée, je pense qu'il ne nous privera pas de ça ! Alors, j'attends !...
Episode XIII : Another brick in the wall...
... Et voici une anecdote qui date de 2005.
Professeur des écoles en Maternelle, j'ai réussi à faire entrer l'oeuvre de Johnny à l'école ! Chaque fin d'année scolaire a lieu un spectacle de danses, préparé pendant des mois pour être présenté aux parents. Le thème, cette année-là, est vague. J'en profite pour choisir Johnny. Je prépare avec ma classe une chorégraphie en deux parties : le Johnny des années 60 avec "Viens danser le twist" et "Let's twist again", et le Johnny des années 2000 avec "Allumez le feu". Un régal !! Des enfants ont obligé les parents à acheter les disques, à leur faire répéter le twist à la maison. Ils chantaient "Allumez le feu", en voiture, en rentrant de l'école.
Les parents, interloqués, au début, venaient me demander si c'était bien vrai... Puis ils ont joué le jeu à fond, ils les ont habillés en rockeurs et rockeuses. Certains m'ont même dit avoir découvert Johnny. Le jour du spectacle, j'avais accroché des affiches sur les arbres de la cour. Ce fut un moment inoubliable ! Les enfants ont été extraordinaires. Ils ont vécu ça à fond, poings levés, ravis ! Dommage que je ne puisse vous montrer les films...
... Petite cerise sur le gâteau : à la fin de l' année, j' ai eu la surprise de recevoir de la part des parents des livres de photos de Johnny, un mug et un D.V.D. ...
EPISODE XIV : Et maintenant...
30 mai 2009 - PARIS - STADE DE FRANCE. Enfin !! L'attente fut longue, trop longue !! Trois années depuis Flashback Tour ! Une éternité !
Pas question d'aller sur la pelouse, qu'elle soit "d'Or" ou pas, car avec mon 1,57 m, ce ne sont pas vos dos de bikers que je suis venue voir pendant trois heures, même si, ce jour-là, vous avez sorti vos plus beaux Perfectos...
Donc, je n'ai droit qu'à un seul soir de concert, avec des places chères, sous la tribune officielle, non loin de la tribu Hallyday !
C'aurait été aussi bien sans l'animateur de service de T.F.1 qui s'agite et se recoiffe, mais, bon, ce soir-là, c'est l'option "avec"...
Je ne vais pas revenir sur ces moments aussi forts que fusionnels puisque nous les avons tous vécus. J'ai trouvé qu'avec l'absence des chansons plébiscitées habituellement par le grand public
(superbes, au demeurant...), le show était très rock and
blues,
confectionné pour les
fidèles plus que pour les "people". Du Berger,
du Goldman, de la nostalgie avec du punch ! C'était
grand, magique, comme toujours. C'était Johnny, l'éternel !!
Pourquoi le temps passe-t-il plus vite dans nos vies que dans nos coeurs ???????? THAT'S A BIG QUESTION !!!!!!!
Juste un mot : à la fin, j'ai pleuré, ça ne m'arrive pas souvent !! Mais j'ai vu que je n'étais pas la seule, chez les garçons comme chez les filles...
Ce qui m'a un peu consolée, c'est la perspective de revivre cette émotion, quelques semaines plus tard, le 11 juillet 2009, au Vélodrome, à Marseille.
Retour à l'hôtel, des étoiles plein la tête !
Le lendemain, tout le monde joue les touristes. Dans les
rues, on
rencontre et on salue avec
enthousiasme quelques-uns des 240000 fans,
reconnaissables, comme nous, à leurs casquettes ou à
leurs tee-shirts... C'est ainsi que nous avons pu
sympathiser avec un couple de Lausanne dans une pizzeria
de Montmartre ! Ils allaient au concert du dimanche soir.
..."Ca ne peut pas finir,
Y'a trop de souvenirs,
Des jours, des nuits,
Qu'on ne compte pas,
Et même si je pars,
Je n'te quitte pas..."
... nous chante l'Idole ! Et nous de lui chanter, à notre
tour, au Vélodrome à Marseille :
"Ce n'est qu'un au revoir, Johnny,
Ce n'est qu'un au revoir..."
EPISODE XV : CA N'FINIRA JAMAIS…
Bien sûr, Johnny, c'est, avant tout, en chantant qu'il nous rejoint. Il a maintenant un tel registre vocal qu'il est capable de satisfaire mes rêves de démesure et de perfection avec des chansons "grand public" qui me tourneboulent comme "Vivre pour le meilleur" ou "Marie". D'ailleurs, c'est celle-ci (pas Marie... la chanson !) qui a rallié à lui quelques irréductibles de mon entourage... Puis, dans le genre rock-tendance-interstellaire, avec orchestre, et tout, et tout, j'ai un grand, grand faible pour "L'envie", "L'instinct" et "Je n'ai jamais pleuré"...
Mais je sais qu' une partie de moi continuera toujours à vibrer un max aux vieux rocks rugueux qui "déménagent", de "Mon p'tit loup" à "Dégage", en passant par "Le feu", "Mal", ou "Entre violence et violon" ! Au fait, vous vous souvenez, on était parti de "L'homme à la moto" de Piaf...
Mais Johnny, c'est aussi un être de chair et de sang. Ce qui le concerne me touche, sa vie, ses bonheurs, ses malheurs. Je m'intéresse aussi à ce qu'il fait en dehors de la chanson, ses films, ses pubs, ses apparitions à la télé. J'aime bien conserver les docs sur lui, les back-stages, les magazines. Je n'ai pas l'opiniâtreté du collectionneur, c'est juste que je veux pouvoir le voir ou l'écouter chez moi, selon mon humeur, quand j'en ai envie.
Même chose pour les tee-shirts ou les casquettes. Je préfère souvent avoir un tee-shirt siglé JOHNNY ou SMET plutôt que L.A.University ou Trifouilly-les-Oies !
Les définitions des mots "fan" ou "collectionneur" ne m'intéressent pas trop. Toute catégorisation est souvent réductrice et rien n'est plus complexe que le domaine affectif...
Peu importe si nos trajectoires sont multiples et variées. Nous avons une obligation de tolérance entre nous puisque Johnny est le ciment fédérateur de toutes nos différences.
Et même si la vie donne à voir, à aimer ou à admirer tant d'autres humains ou tant de belles choses, Johnny est, sans conteste, ma plus longue relation... Son existence contribue à ensoleiller ma route depuis cinquante ans, et j'espère bien que "ça ne finira jamais" !
P.S. : Merci à vous toutes et tous qui avez eu l'infinie patience de me lire... Je suis ravie de voir que ça donne déjà envie à certains d'évoquer leurs souvenirs !
Merci ! Merci ! Merci ! ... Car, maintenant, A MOI, LE PLAISIR DE VOUS LIRE !!!!!!!