Le
samedi 24 juin 2006, vers 20 h 30, Marion était devant les
portes du "Palais des Sports"...
Un an après, le dimanche 24 juin 2007, vers 20 h 30, Marion
nous raconte...
Un an............
Il y a un an, Johnny était pour moi ce chanteur un peu rock, un peu variétoch, beaucoup ringard.
Il y a un an, plus par obligation familiale que par plaisir, je prenais le train direction Paris. Ce dernier n’ayant pas déraillé, le métro n’ayant pas subi de grève intempestive et la grippe aviaire ayant trouvé mon corps impropre à son implantation, et ce à mon grand désespoir, je débarquais devant les portes du Palais des Sports.
Entre les barrières, et ce malgré l’heure matinale, et la pluie, un regroupement de blonds au bouc aiguisé et au tee-shirt fièrement affiché sur un torse plutôt bedonnant. C’est en tout cas la seule chose que j’ai vu lors de cette première rencontre furtive avec les fans hallydéens.
Il y a un an effectivement, les fans de Johnny correspondaient encore au cliché, du blond un peu sosie raté, un peu bourrin, un peu lourd, très ridicule véhiculé par les télévisions.
(Intermède
: comme disait quelqu’un je vivais encore dans le
noir……)
Il y a un an donc, je rentrais
pour la première fois dans une salle parisienne totalement
acquise à l’idole des « jeunes ».
Quelques
minutes avant l’extinction des lumières je songeais encore
à prendre la fuite par la porte lumineuse verte… Trop tard… sous un déluge
d’applaudissements et de cris stridents les lumières s’étaient
éteintes, les canons avaient commencé à mitrailler et moi
à paniquer… Il y a un an tout juste je voyais Johnny
apparaître sur scène pour la première fois. La première
fois en vrai, la première fois devant moi. Et pour la première
fois je lui concédais quelques qualités et une terrible présence scénique avant même
d’avoir ouvert labouche ou bougé le petit doigt. A cette seconde là,
je me
rappelle m’être surprise à dire : Ah ouais quand même…
Il y a un
an je prenais les riffs de guitare et la voix dévastatrice de
Johnny en pleine face, totalement scotchée, la bouche et les
yeux grands ouverts en me demandant ce qui était en train de
se passer. Il y a un an j’applaudissais et
scandais le nom de Johnny pour la première fois avec
l’envie, non avouée, que ce concert ne s’arrête pas, en
tout cas pas tout de suite. Il y a un an je découvrais ou plutôt
je redécouvrais Johnny Hallyday. Encore sous le choc, je
promettais de retirer tout ce que j’avais pu dire ou penser
de ce grand monsieur de la chanson française, me demandant
comment j’avais pu passer,des années durant, à côté de cette voix impressionnante,
de cette
présence sur scène et cette énergie incroyable, de cette
musique plus qu’agréable à écouter et de ces chansons qui
vous prennent non pas seulement aux tripes mais un peu partout
dans le corps, à côté de ce show man, à côté du plus
grand tout simplement. Il y a un an tout juste je prenais ma
vraie première plus grosse claque musicale…
Moi qui
partais avec tous les a priori possibles, je me retrouvais
2h30 plus tard complètement sous le charme, avec l’envie,
cette fois affichée clairement, d’y retourner, au moins une
fois. Pendant un an, j’ai essayé de
rattraper mes lacunes accumulées depuis 20 ans. Deux jours
après mon premier concert j’achetais mes deux premiers dvd,
puis deux de plus, puis les nouvelles sorties etc. Pendant un
an j’ai remonté la carrière de ce chanteur hors norme,
retraçant son parcours des disques les plus récents aux plus
anciens.
Cette année
a également été pour moi l’occasion de découvrir, Robin,
son plus fidèle guitariste, un des plus grands de sa génération.
De cette rencontre musicale a suivi une rencontre amicale avec
une des personnes qui comptent le plus pour moi aujourd’hui,
une sœur de cœur. Pendant un an, j’ai ainsi eu la chance
de suivre 5 dates de cette superbe tournée. Le PDS puis le Zénith de Paris, un soir de 11 novembre. Après 9h
d’attente, les trois mousquetaires se retrouvaient au 3°
rang. Voir Johnny et son guitariste d’aussi près fut assez
impressionnant. Le concert de la confirmation…. Bordeaux, juste deux mois et demi après
et ses 11h d’attentes dont 9 par -4°…. Mon premier concert au premier rang,
contre cette barrière tant convoitée… Deux heures de bonheur, deux heures d’échanges
avec Robin et un moment inoubliable que tant de fans, bien
plus fans que moi, ont attendu toute leur vie…Lors de Derrière l’amour, Johnny traverse la scène, s’approche,
s’arrête et me regarde droit dans les yeux le temps de
trois phrases. Trois
phrases dont j’ai tenté vainement de chanter,
parler ou bredouiller les paroles. Après quelques secondes plongées dans ses yeux bleus, un signe de la
main, un clin d’œil et un sourire à vous faire tomber et
évacuer par la sécurité, je tentais d’enlever ce sourire
béat et ridicule de ma bouche, de lâcher la barrière contre
laquelle je m’étais agrippée pour vivre pleinement la fin
de ce magnifique concert.
Quelle plus belle manière de finir cette soirée que de
rencontrer enfin le guitariste le plus mystérieux, le plus
simple et le plus timide du moment… le plus admiré aussi…
Le lendemain de fête est
marqué par un de ces accidents qui vous font parfois
détester la vie. Dur retour à la réalité…
Rouen le
17 février, au 1°rang et demi et 12h d’attente… Un concert entre sœur, plutôt dédié,
je l’avoue, à Robin… Une
soirée inoubliable ponctuée par son médiator, une petite
bouffe entre amis et une fin de soirée avec une poignée de
chauffeurs de la tournée. 3jours de bonheur tout simplement. Et le dernier pour la dernière,
Toulouse le 03 mars. Si un an auparavant je ne comprenais pas
comment on pouvait être assez fou pour faire la file
d’attente à 10h du matin, je me retrouve à dormir dehors,
la veille du concert. Une soirée et une nuit inoubliable avec
des fans, des vrais de vrais, tous plus adorables les uns que
les autres.
Le concert du lendemain est sans aucun doute mon plus beau de la tournée.
Parce que c’est le tout dernier et qu’il met un terme à
cette si belle année, tout est plus beau et plus fort. Le
noir est plus noir, Johnny plus grand, plus impressionnant,
l’explosion des guitares sur L’envie est d’une puissance
décuplée, chaque chanson est plus intense que l’autre et
La quête me noue l’estomac comme jamais. Encore une fois au
premier rang je profite et vit chaque seconde de ce concert le
plus intensément possible, le contact s’établit une dernière fois avec Robin avant de recevoir la baguette de Geoff
lors du salut. Trois chansons plus tard, tout s’arrête...
le rideau tombe, le silence se fait, le vide s’installe.
De ces 5
concerts il reste quelques 500 photos dont 280 dans des
albums, et des milliers dans la tête. Cette année de tournée m’a permis de
rencontrer pas mal de fans que ce soit pendant les longues
heures d’attente, ou après le concert autour d’un verre.
De ces rencontres il en est resté des souvenirs impérissables,
des débuts d’amitié pour quelques uns et une amitié forte
et solide pour une autre. Chaque personne rencontrée a éloigné
un peu plus l’image stéréotypée du fan hallydéen. La gentillesse, la passion, le respect,
l’humour, l’amitié sont des valeurs retrouvées chez
tous, dans chaque concert, dans chaque ville et sur les différents
forums. Les médias peuvent bien véhiculer
l’image qu’ils veulent, que ce soit de Johnny ou de son
public, aujourd’hui je suis fière de faire un peu partie de
cette grande et belle famille. Moi qui n’écoutait pas Johnny, qui
zappait la radio ou la tv lors d’un de ses passages, depuis
un an il n’y a pas un jour qui soit passé sans avoir mis un
cd ou un dvd. Depuis un an je me surprends à le défendre
dans des assemblées qui ne lui sont généralement pas
favorables… A la question « pfff ! Attends mais t’es fan
de Johnny ou quoi ? » je réponds un truc que je n’aurai
jamais imaginé dire il y a encore un an : euh… bah… ouais
!! Désolée de te décevoir mais c’est quand même le plus
grand ! Soit ça passe soit je rentre chez moi me regarder un
bon petit Dvd ! Cette année passée est sans aucun
doute la plus belle que j’ai pu vivre. De cette rencontre avec Johnny j’y ai
gagné à tous les niveaux. En ouverture d’esprit, en
complicité avec mon « obligation familiale » qui m’a forcé
à aller voir celui qu’ « on ne peut plus critiquer une
fois qu’on l’a vu sur scène »… j’y ai gagné une sœur
avec qui j’ai vécu des moments inoubliables, j’ai gagné
des centaines de souvenirs qui rendent la vie plus belle les
jours de grisaille, des compagnons de route un peu partout et
du bonheur tout simplement. Par contre j’y ai perdu la sympathie
de mes voisins… qui ont déménagé… Quand je regarde derrière, quand je
vois tout ce que j’ai eu la chance de vivre en un an, je me
rends compte que cet homme a bouleversé ma vie. Vraiment…
C’est vrai, Johnny est de loin, de très
loin le plus grand et le plus respectable. De toute façon......................
je l’ai toujours dit
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